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Rencontre dans le parc

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-Rends-moi ça ! Mais rends-la-moi, cochonneriiiiiiie !!!
Vous savez que quelque chose commence a mal fonctionné dans votre vie lorsque vous commencez à crier après un zombie (soit un cadavre marchant ayant comme seule obsession de vous avoir comme dîner) mort (plutôt re-mort) dont votre dague s’est retrouvée coincée dans le semblant de tête qui lui restait. Déjà, juste le fait qu’un macchabé toujours capable de se mouvoir soit impliqué, c’est un assez bon indice que quelque chose cloche.
-Lâche çaaaaaaa !!
Enfin, la lame sortit, ensanglantée, du crâne de la monstruosité qui s’effondra presque gracieusement dans l’herbe. Il m’aura juste fallu trois bonne minutes (la première consistant à fixer bêtement ma dague parce qu’il était hors de question que je touche le zombie pour l’en faire sortir) et deux bons coups de crosse dans le front pour récupérer la possession de mon arme.
Je grognai de dégoût en essuyant la lame contre le modules du jeu sur lequel j’avais trouvé refuge avant de la remettre dans le fourreau prévu à cet effet qui pendait à ma taille.
Franchement, je commençai à me demander si le mec qui avait inventé les premiers modules de jeux pour parc avait songé un seul instant que ça serait vachement utile en cas d’invasion de zombies, parce que, outre son espace tout de même relativement restreint pour quelqu’un de ma taille (je n’avais plus cinq ans, hein), ce truc était une vraie bénédiction.
Je l’avais déniché par hasard en me cherchant un îlot de paix de fortune après avoir coursé pendant plusieurs minutes à chercher un moyen de mettre le plus de distance possible à la ronde entre moi et ces monstres. Au parc, il n’y en avait qu’un, éloigné en plus, en vue, si bien que j’en avais profité pour reprendre mon souffle un petit moment comme l’humaine à l’endurance limitée que j’avais. J’allais repartir, le zombie tout à l’heure éloigné commençait à se rapprocher dangereusement bien qu’un escargot l’aurait battu sans trop de problèmes, lorsque mes yeux se sont posés sur le module. Le déclic avait été presque instantané.
Le module était composé de trois parties. La première, à peine un demi-mètre au-dessus du sol, n’offrait aucune protection tant elle était facile d’accès pour les bras écorchés (pour le corps entier, il semblerait que ce ne soit pas encore ça. Après avoir observé pendant plus de cinq minutes un zombie essayer de m’attraper malgré le fait que je me trouvais assise deux mètres plus loin et que grimper soit vachement facile, la conclusion n’avait pas été dure à faire. Peut-être aurait-il réussi si on montait à l’aide marches et non de deux barres d’échelle) qui pouvaient à tout moment vous agripper et vous faire tomber en bas. Heureusement, les barreaux qui empêchaient les enfants de tomber n’étaient pas suffisamment espacés pour qu’on puisse y faire passer un bras d’adulte, ce qui laissait uniquement les deux entrées/sorties (l’une qui consistait seulement à un trou où on pouvait facilement enjamber à condition d’être assez grand ou utiliser la barrière pour se hisser et celle avec la mini-échelle) sans défense.
La deuxième partie s’atteignait du sol par une échelle en corde d’un côté et par la première partie par un escalier de trois marches. Suffisamment élevée, les zombies les plus grands devaient quand même pouvoir y poser leurs doigts. C’est là que je passais le plus clair de mon temps, appuyée contre les barreaux, car j’avais juste assez de place pour m’asseoir avec les jambes allongées (mes pieds dépassaient un peu par les marches par contre) et m’offrait une superbe vue des alentours sans que j’aie à me lever.
La dernière et la moindre, juste assez en hauteur pour être quasi-inatteignable pour un cadavre avec ses facultés radicalement réduites, était reliée à mon poste de surveillance par trois autres marches (des espèces de plaques ovales séparées d’environ deux décimètres chacune. Si jamais un zombie arrivait à grimper, j’avais au moins 75 % des chances qu’il voit son chemin s’arrêter là). Il y avait aussi un mur d’escalade (hors d’accès des zombies donc) à ma gauche, un poteau à ma droite sur lequel on devait se laisser glisser (j’ai réussi à grimper par-là à un moment où je m’ennuyais, mais j’ai plusieurs années de gymnastique à mon actif alors… tout aussi hors d’accès normalement) et la traditionnelle glissade juste devant.
Bref, sur les quatre zombies qui ont essayé de m’attaquer depuis mon arrivée, aucun n’a réussi à représenter une réelle menace et ils se sont tous montrés une proie facile pour ma dague. Depuis le début de ce cauchemar, je n’avais pas une fois utilisé mon arme à feu (et, sincèrement, je n’étais pas spécialement pressée d’avoir à m’en servir). Déjà que dans les jeux vidéo, je pouvais être une vraie maniaque des munitions, je ne vous dis pas dans la vraie vie.
Examinant distraitement les alentours pour m’assurer que rien ne s’en venait tout en reprenant ma place fétiche, je jetai un coup d’œil à ma montre.
-Bon… ça fait quand même quatre heures que je suis là, me dis-je à moi-même, C’est peut-être chouette comme ça, mais il n’y a rien pour m’aider ici et ce n’est pas vraiment un bon endroit pour dormir. On sait jamais, une de ces choses pourraient réussir à grimper pendant mon sommeil et…
Je frissonnai.
-OK, pas de projection Jehny, pas de projection. Tu n’as pas sommeil pour le moment alors tout va bien.
Ah oui, j’avais très légèrement commencé la manie de me parler à moi-même.
Car il y a bien quelque chose d’encore plus angoissant qu’une ville pleine de morts marchants/titubants péniblement, c’est le foutu silence qui va avec quand les choses commencent à se calmer. À ce moment, quand les cris se taisaient, tu prenais véritablement consciences que tu étais seule, vulnérable et avec personne pour te venir en aide.
Sérieusement, c’est à s’en rendre fou. J’avais fini par commencer à entendre des bruits et des voix qui n’existaient que dans ma tête. Un peu plus et je finissais complétement névrosée, pas que je n’aie pas n’excuse mais j’aimerais garder un semblant de ma tête malgré les conditions.
Un début, je m’étais inventé un ami imaginaire, mais même moi je trouvais ça stupide alors j’avais préféré resté dans le concret et parlais à l’unique présence douée d’intelligence que je voyais… c’est-à-dire, moi.
Soupirant et peu enjouée à l’idée de devoir me trouver un autre abri, je sortis mon lecteur de musique histoire de combattre ce silence. Une chance que j’avais trouvé de quoi le recharger dans mon dernier abri (un vieil appartement moisi mais avec encore de l’électricité et un peu de nourriture qui avait tout de même tenu un bon moment jusqu’à ce qu’un zombie décide de me rendre visite en brisant l’unique fenêtre), sinon je n’aurais vraiment rien pour me distraire et calmer mes nerfs quand même mis à rude épreuve depuis le début de ce bordel. Je ne mis qu’un seul écouteur, il fallait rester alerte en cas de menace.
Le calme perdura encore de longues minutes. À un moment, je vis au loin en plissant les yeux une silhouette apparaitre, mais elle disparut dans le temps de le dire. Les zombies ne possédaient visiblement pas la vue d’un oiseau de proie, il n’y avait que leur nombre de menaçant.
Une autre silhouette finit par apparaitre, venant dans ma direction. Rapidement. Trop rapidement. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine alors que je me levais (bon sang que c’est inconfortable pour le derrière ce machin !), à la fois tendue comme un ressort et pleine d’espoir. Définitivement, la chose avançait trop vite pour être un zombie.
Une personne. Vivante. Mon Dieu.
Dans la vie de tous les jours, les contacts humains ne m’intéressaient pas plus que ça, mais dans cette situation, juste l’idée de ne plus être seule m’enleva un énorme poids des épaules.
Elle était quand même éloignée et la simple idée qu’elle ne me voit pas m’inquiéta suffisamment pour que je saute de mon îlot (sans oublier de vérifier que le champ était libre) et m’avançai lentement vers la personne. Maintenant que je m’approchai, j’arrivai à voir qu’il s’agissait d’un homme, ni trop jeune ni trop vieux (ça me soulagea, les hommes pouvaient se montrer généralement plus aptes à gérer les cas extrêmes que pas mal de femmes).
Espérant qu’il puisse être un allié tout en me gardant quelques doutes, on ne se trouvait pas dans un film avec le gentil héros (mystérieusement souvent accompagné par une belle fille, de préférence vulnérable, avec qui il finit par tomber amoureux malgré un facteur X qui fait qu’elle soit inaccessible et blablabla) qui arrivait à s’occuper de la situation après une heure et demie, en moyenne trois grosses scènes d’action et plusieurs personnages secondaires rencontrés au fil de l’histoire qui finissaient inévitablement à mourir bêtement. Dieu sait comment une personne normale risquait de réagir, je devais garder des doutes, peu importe la personne.

-Eh !!!
Sam 24 Nov - 23:08
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S'il vous venait un jour à l'idée d'organiser un sondage parmi vos connaissances les plus proches et que vous leur demandiez ce qu'ils cherchent, ce qui leur manquent dans la vie, nombre d'entre eux finirait, d'une façon ou d'une autre à se mettre d'accord sur un point: ce qui fait le plus défaut à l'être humain du XXIe siècle, c'est sans doute le manque d'inconnu. Lorsque vous vivez dans un monde où tout a déjà été découvert, où les hommes sont obligés de s'inventer des mystères et des complots pour ne pas s'ennuyer, il n'y a rien de plus décevant que de vous en rendre compte. Exit la vie d'explorateur, l'aventure vers un monde inconnu aussi attirant qu'effrayant. Vous pouvez dire bonjour à la routine qui vous accompagnera jusqu'à la fin de vos jours. Le fameux "Métro, boulot, dodo", rien de tel pour vous motiver le matin, n'est-ce pas?
Chris Redfield aurait sans doute payé très cher pour se réveiller en grognant au son d'une alarme insupportable, pour trainer les pieds en allant au bureau ou pour prendre le temps de se poser tranquillement, ne serait-ce qu'une après-midi. Seulement, il avait droit à une vie exceptionnelle qui tenait malheureusement plus de l'enfer que du paradis. Il vivait presque au jour le jour, combattant avec l'énergie du désespoir contre ce fantôme insaisissable que représente le bio-terrorisme. Vous essayiez de l'attraper et il vous fuyait entre les doigts et réapparaissait à un autre emplacement, toujours aussi redoutable. Depuis combien de temps luttait-il ainsi contre Umbrella et ses créatures dénaturées? Des années... Trop longtemps à vrai dire. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la lassitude s'est pourtant installée dans sa vie, le forçant à toujours combattre les mêmes monstres, les mêmes hommes fous et avides de pouvoir, de grandeur. Rien n'y faisait, c'était encore et toujours le même schéma. Il commençait à connaitre l'histoire par coeur et il s'étonnait parfois de trouver encore autant de force en lui, assez de détermination pour donner tout son potentiel, pour se jeter à corps-perdu dans la mêlée.

Cette fois-ci, on revenait aux origines, les bases même de toute cette histoire: une petite ville apparemment sans histoire, Black River, devenait le théâtre d'une représentation aux allures d'enfer de Dante. Toujours les mêmes rapports: des morts suspectes et inexplicables, des individus au comportement inquiétant, des morts qui semblaient se relever, une usine qui explose et un groupe de soldats surentrainés envoyés sur place pour mener l'enquête et depuis introuvable. Le cocktail semblait parfait à Chris, tous les évènements étaient réunis pour créer une nouvelle scène d'apocalypse. Gérée d'une main de maître par l'Etat, la crise avait été emmurée au sein même de la ville, toute sortie étant rendue impossible par un périmètre de sécurité absolument infranchissable. C'est là que le BSAA entrait en scène. Le président des Etats Unis n'avait pas spécialement été enchanté de faire appel à leurs services mais il avait dû se rendre à l'évidence: il ne pouvait pas s'occuper de ça sans leur expérience. Plus étendue que jamais, l'organisation anti-terroriste avait mis en place un dispositif de réaction aussi performant que rapide. Faisant parti des premiers agents contactés, Redfield avait tenu tout particulièrement à faire partie des premiers groupes d'intervention. Au premier rapport qu'on lui avait fait de la situation, il avait tout de suite associé Black River à Racoon City. S'il n'avait pas vécu personnellement les évènements tragiques de juillet 1998, il en était resté affecté tout de même.

Débarqué en premier lieu avec les meilleurs agents du BSAA, il n'avait même pas eu le temps de souffler à son arrivée. Il fallait coordonner le ravitaillement, tout particulièrement en munitions et le transit de tout le matériel nécessaire au sauvetage de Black River. La cité n'était pas encore en ruines, il restait encore tant de survivants... Il y avait quand même quelques différences dans le script. On menait toujours l'enquête pour comprendre ce qui se passait, certes, mais il fallait avant tout recueillir tous les citoyens sains et les évacuer au plus vite. Tout cela ne rassurait pas forcément Chris qui ne se sentait pas vraiment à l'aise avec ces nouveaux objectifs. C'était bien la première fois qu'il participait à une mission d'une telle envergure. Il s'était toujours contenté de courir après une piste et de survivre de son mieux. Les règles du jeu changeaient, petit à petit. Quittant le QG du BSAA, il avait eu besoin de s'isoler un peu. Comme à son habitude, lorsqu'il avait un peu de temps libre, il se décida à patrouiller dans les rues de Black River. Pas très prudent, sûrement, mais personne ne se faisait de soucis pour lui et il avait besoin de connaitre un peu mieux le secteur. Après une bonne heure de route, il en avait déjà assez. Le spectacle était assez déprimant pour lui couper toute envie de continuer sa balade improvisée. Une ville fantôme, dangereusement silencieuse, et seulement animé par quelques cadavres ambulants et gémissants. Dire que sur le marché du bio-terrorisme les échantillons de Plages se vendaient pour une fortune, considérés comme le nec-plus-ultra de l'arme biologique... Les ABO de type T et G restaient bien pires aux yeux de l'ancien S.T.A.R.S.
Ils avaient un impact psychologique bien plus important, du moins à son sens.

Cette constatation l'amena donc à garer son véhicule près d'un parc aussi désert que possible, du moins en apparence. Il n'était bien entendu pas une cible prioritaire pour les infectés puisqu'il devait abriter peu ou pas de citoyens sains. Se cacher dans un arbre a rarement été un excellent choix pour la survie. Toujours sur ses gardes, Chris ne se laissa pas tromper par le silence ambiant et l'absence de vie(et de morts) aux alentours. Il avançait l'arme à la main, scrutant les environs avec attention. Un bruit étrange attira son intérêt... Il progressait lentement mais sûrement, le canon de son Samuraï Edge pointé vers le sol. Malgré toute sa méfiance, il se refusait de faire feu trop vite, de peur d'un malentendu ou d'une erreur sur la personne. Une situation de crise provoque toujours des tensions, c'est naturel mais il faut être en mesure de la maitriser, ne serait-ce que pour éviter d'abattre votre voisin alors qu'il vient vous demander s'il peut s'abriter avec vous... Après quelques secondes d'un suspens insoutenable et quelques pas en direction d'un massif de fleurs, il finit par découvrir ce qui produisait ce son si particulier. Confortablement installé derrière les plantes, un infecté dévorait un citoyen sans ménagement, broyant chair et os en mâchant péniblement. La vision de ces deux cadavres, l'un encore bien vivace et l'autre servant de déjeuner ne le dégoûta même pas. Il avait appris à faire la part des choses, à ne pas se laisser impressionner et ce, de façon parfaitement inconsciente. La démesure d'Umbrella avait fait tout le travail. A force de voir toujours plus horrible, toujours plus monstrueux, Chris commençait à "s'acclimater à ce genre de choses". Du moins c'est ce que lui avait dit la seule personne à laquelle il avait osé parler. La bête non-morte releva la tête en sentant sa présence et lui révéla un visage partiellement décomposé et couvert de sang. Une mécanique logique s'enclencha immédiatement dans la tête de l'agent Redfield. Surtout pas de coups de feu, le bruit attirerait les autres. Alors, sans hésiter, guidé par son instinct, il donna un grand coup de pied dans la tête du zombie, le repoussant en arrière avant de lui écraser littéralement la tête sur le sol. Le craquement ignoble qui s'en résulta se propagea en écho sans pour autant signaler aux infectés la présence d'un individu encore bien vivant.

Chris continua sa route dans le parc, à la recherche de... De quoi, exactement? Rien de particulier à vrai dire, il se laissait conduire par son subconscient. Ce dernier semblait particulièrement inspiré puisque après quelques minutes de marche, il aperçut une silhouette à l'horizon. Accélérant le pas, il constata que la forme semblait s'approcher de lui, d'une démarche plutôt rassurante. Elle ne semblait ni trainer des pieds ni courir pour le dévorer vivant. Un vrai coup de chance. Il leva une main en guise de salut et pour montrer qu'il n'était pas mal-intentionné. En tout cas c'est ce qu'il voulait faire comprendre à la personne. Celle-ci était une jeune femme, apparemment aussi rassurée que lui de croiser un semblable mais néanmoins méfiante. Il ne pouvait le lui reprocher, elle n'agissait qu'avec prudence et elle avait parfaitement raison. Détaillant les traits de la jeune fille, il prit la parole d'une voix calme.

-Vous allez bien? Je m'appelle Chris, je suis là pour vous aider. Que faites-vous ici?

Il ne savait pas trop quoi lui demander en réalité, ses missions ne l'amenaient jamais à rencontrer des êtres vivants et amicaux... Survivre et lutter, il savait faire. Tenir une discussion avec un inconnu... Il avait quelques difficultés à se montrer à l'aise.
Dim 2 Déc - 16:36
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Bon point, on dirait bien que l’inconnu n’avait pas le réflexe de tirer sur la première chose qui bougeait dans son champ de vision. À moins qu’il ne possède pas d’arme à feu, là ça serait plutôt au mauvais point car il m’était hors de question de donner mon arme à une personne inconnue et potentiellement dangereuse, ce qui pourrait facilement passer pour du pur égoïsme et, dans le cas où ce serait une personne parfaitement digne de confiance, cette réaction ne visant qu’à ne pas me faire tirer dessus une fois le dos tourné risquerait de mal débuter notre collaboration et ça pourrait très bien finir en bordel. Bref.

Alors que je me rapprochais, je pus voir l’homme me faire un signe amical et, Dieu merci, plutôt calme. Je ne me retrouverais donc pas avec un hystérique sur les bras. Une chance, parce que je n’aurais pas du tout su comment réagir face à ce genre de personne à part peut-être leur balancer une claque en pleine figure pour les calmer. Quoi ? C’est une invasion de zombie, j’ai l’air d’avoir le temps de parlementer avec quelqu’un qui a de la difficulté à aligner deux pensées cohérentes pour l’apaiser ? J’ai 17 ans et quelques problèmes au niveau social, m’en demandez pas trop quand même !

Je finis enfin, j’avais préféré avancer prudemment autant pour éviter de trébucher (ce qui m’aurait fait toute crédibilité et aurait pu me blesser de façon complétement idiote) que pour ne pas se faire sauter dessus par un zombie qui aurait brusquement eut la charmante idée d’apprendre à courir, par rejoindre l’inconnu (alias mon potentiel futur allié… ou celui qui me pousserait dans ma tombe d’un point de vue plus… sombre). C’était plutôt difficile à admettre pour quelqu’un d’aussi solitaire que moi, mais se retrouver en compagnie d’une personne apparemment bien intentionnée et posée dans une situation aussi critique, c’était vraiment rassurant. Surtout qu’il était armé. Chouette.

Pas que armé en plus. Monsieur portait un uniforme qui ne semblait pas être celui d’un travailleur social. Me penchant un peu sur le côté, je pus lire « BSAA » sur sa manche. Hum, ça m’étonnerait beaucoup que des terroristes ou un quelconque groupe du même genre s’afficherait ainsi même si je n’avais pas la moindre idée de ce que pouvaient bien signifier ces lettres. Surtout que ce type n’avait pas du tout une tête de méchant, de guerrier peut-être, mais pas d’un être sans scrupule. Les apparences avaient beau pouvoir être trompeuses, il gagnait des points dans ma jauge mentale de confiance. Mais ça ne voulait pas dire que je serais prête à le suivre les yeux bandés, y’a toujours des limites. Je préférai même garder mon pistolet en main, juste au cas où (surtout que ça pouvait facilement passer pour une simple assurance d’être prête en cas d’attaque de zombie… ce qui était un peu le temps aussi).

Malgré mon incertitude, mon cœur ne se gêna pas pour faire un bond dans ma poitrine (pas trop haut, sinon trop dure serait la chute en cas de faux espoirs). Ce pouvait-il qu’il s’agisse des secours ? Si oui, mes chances de survie commençaient à grimper en flèche. Après un rapide examen visuel l’un de l’autre, il se décida à prendre la parole.

-Vous allez bien ? Je m'appelle Chris, je suis là pour vous aider. Que faites-vous ici ?

Alors, son nom était Chris, hein ? Ça lui allait bien. Je ne pus m’empêcher de pousser un soupir de soulagement intérieur lorsqu’il annonça qu’il était là pour m’aider. Il se pouvait donc bien qu’il s’agisse des secours. Rah, pourquoi fallait-il que mon cerveau ait autant besoin de soutien ? J’étais supposée être une fille indépendante capable de me sortir de n’importe quelle situation par ses propres moyens !

Bon, il fallait se rendre à l’évidence, même moi, je ne pouvais pas gérer facilement ce genre de truc. Les humains, on est plutôt faibles quand on y pense.

Je réussis à sourire à Chris, pas un grand sourire joyeux (déjà qu’habituellement, ce n’était pas mon genre d’afficher autant de joie de vivre devant une personne, j’vous dis pas maintenant), mais plutôt un embarrassé, quoique apaisé.

-C’est pas la plus belle journée de ma vie, mais c’est bon. Il semblerait que j’aie réussi à rester en un seul morceau, ce qui est déjà pas mal. Et moi, c’est Jehny. J-E-H-N-Y, je sais que c’est une drôle de façon de l’écrire, mais c’est comme ça.

OK, ce n’était peut-être le bon moment pour préciser l’orthographe plus ou moins étrange de mon prénom, mais bon sang que ça m’énervait quand on l’écrivait de la mauvaise façon ! C’était devenu une sorte de réflexe avec le temps. Et puis, je trouvais que le « h » lui ajoutait du charme, je ne sais pas pourquoi.

-Et euh… pour ce que je fais ici, j’habite, enfin habitais plutôt, dans le centre-ville (va savoir pourquoi, je désignai l’endroit avec mon pouce) et je me cherchais un endroit calme où je pourrais me reposer un instant. Me voilà donc ici…

Je baissai quelques secondes les yeux pour observer le sol, gênée. Bordel, j’espérais ne pas avoir l’air de la dernière des idiotes. Déjà que j’étais sûre que mon sexe et mon âge m’empêchait de paraitre vraiment crédible en pleine ville infectée de morts-vivants affamés, s’il fallait en plus que mon manque d’expérience en socialisation me rattrape… hors de question que je passe pour un boulet encombrant et inutile. Non mais, j’ai ma fierté. J’étais loin d’être une de ces nunuches qui passent leur temps à se maquiller ou chercher la tenue parfaite et à parler dans le dos des autres filles. Je savais réfléchir et me défendre, deux choses importantes dans ce genre de bordel.

-Bon eh bien, Chris… si vous êtes là pour me donner un coup de main, je ne dis pas non. Si vous avez une idée, je vous suis car je dois admettre que je n’aie aucun plan pour sortir de là en ce moment. Et ne vous inquiétez pas, je ferais tout mon possible pour ne pas vous gêner. Même, si je pouvais être d’une quelconque utilité…

Cette fois, mon sourire se fit un peu penaud. Le sentiment d’être inutile ne me plaisait décidément pas. En tout cas, pour le moment du moins, je décidé de faire confiance à Chris tout en gardant un certain esprit critique. Si jamais je voyais quelque chose de louche, il ne me faudrait pas trop hésiter avant de ficher le cas. En attendant, mes espoirs reposaient sur ce type à peine rencontré.

On ne pouvait pas dire que ça me plaisait vraiment comme situation…
Dim 2 Déc - 21:31
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Exit le surplus d'adrénaline en entrant directement dans l'action, les évènements se résoudraient en plusieurs jours, si ce n'était plus. Chris en était parfaitement conscient et cela le minait quelque peu. Il aurait aimé croire que tout allait rentré en ordre au plus vite mais il devait se rendre à l'évidence. Personne ne savait par où commencer, où chercher et plus important encore: que chercher? Un premier dilemme qui n'avait pas manqué de l'ennuyer. Il se sentait réellement revenir à l'origine de tous ses problèmes, à l'incident du manoir Arklay. Perdu dans l'inconnu, à la recherche d'une éventuelle explication, d'une raison... Qu'est-ce qui pouvait justifier un tel incident dans une petite ville? Les études du BSAA avaient prouvé qu'Umbrella installait volontiers ses usines et autres centres d'expérimentation dans des petites villes, privilégiant les mégalopoles pour installer leurs bureaux et leurs bâtiments administratifs. Une tactique logique, réfléchie. Des cités comme Racoon City ou Black River se faisaient un plaisir d'accueillir une grande firme pharmaceutique et de lui offrir une place de choix dans leur agglomération. Là, ils pouvaient donner vie à leurs monstres, là où ils pouvaient personnifier les peurs les plus indicibles de l'humanité sans se soucier du regard des journalistes. Les journaux locaux préféraient traiter des concours de pêche et de choses plus banales. Ils n'étaient pas à l'abri de devenir la cible d'un jeune ambitieux, avide de scoop, bien entendu. Mais un individu isolé pouvait facilement disparaitre, sans laisser de traces...

Redfield était plutôt bien placé pour le savoir. Lui-même avait essayé de se dresser contre la multinationale après l'incident du Manoir mais en vain. Que pouvait-il faire, policier d'élite perdu dans une petite ville de campagne? Il était passé pour un illuminé, du moins jusqu'à ce que la ville soit détruite, entièrement rayée de la carte. Il avait compris que seul il ne pouvait rien faire et c'est ainsi qu'il participa à la création du BSAA. La plus grande menace pour le bioterrorisme, une assemblée de gens de tous horizons prêts à tout pour arrêter les folies d'Umbrella et de ses comparses, quoi qu'il en coûte. Chris aurait sûrement affirmé haut et fort qu'il était déterminé à mourir à la tâche, si on le lui avait demandé mais tout n'était pas aussi simple. Mourir c'est la solution facile, la sortie de secours. Baisser les bras et se laisser aller au doux confort du repos éternel? Très peu pour lui, au final. Combattre jusqu'au bout, jusqu'à l'épuisement, investir toutes ses forces. Voilà pourquoi il vivait, alors. Et il aimait à croire que ce choix l'honorait, bien entendu. Mais à aucun moment il ne s'était rendu compte que Black River n'était pas son domaine. "Envoyez Redfield, il saura quoi faire." Pas quand il faut faire dans le relationnel, malheureusement. Avoir un partenaire ne l'avait jamais dérangé. Il connaissait Jill depuis une éternité, avait survécu à ses côtés et la considérait comme la personne la plus proche de lui, avec sa soeur. Seulement, c'était une toute autre histoire cette fois. Même les citoyens les plus habiles et les plus débrouillards ne pouvaient être parés à affronter ce qui les attendait là dehors. Des journées longues, des nuits interminables, des cris et des cadavres avançant sans cesse... De plus, même en faisant preuve d'humilité, il était habitué à un rythme quasi-militaire et ne se pensait pas capable de s'adapter à la cadence d'un simple passant.

Heureusement, la jeune fille était seule. Cela jouait en leur faveur, au moins. Se balader en groupe peut être une force, à condition de bien gérer cet avantage. Plus de personnes font plus de bruits, attirent plus l'attention et donc plus de danger. Un binôme restait la meilleur des formations. Tous ceux qui pensaient pouvoir s'en sortir seuls avaient faux sur toute la ligne. Vous ne prendriez pas le risque d'être trahi par un autre survivant, certes, mais la fatigue deviendrait votre pire ennemi et vous enfermer dans une salle de bain abandonnée n'y changerait rien. Il détailla sa nouvelle partenaire de la journée avec beaucoup d'intérêt, la jaugeant du regard. Elle semblait étrangement calme, du moins par rapport à ce que Chris s'imaginait d'une jeune femme abandonnée en pleine apocalypse. Armée, habillée de pied en cap, sa tenue semblait en bon état, elle n'avait visiblement pas subi d'attaque trop rude. En pleine forme, elle ne représentait pas vraiment de danger à ses yeux. Ses traits fins et ses grands yeux verts finirent de rassurer l'agent du BSAA. Il faisait de son mieux pour paraitre détendu et à l'aise mais ce n'était pas vraiment le cas. Réfléchissant à toute vitesse, il cherchait déjà que faire de sa nouvelle camarade. La ramener au QG semblait être le choix le plus logique. Il n'avait reçu aucune instruction à ce sujet, bien entendu mais il se devait de faire au plus simple. Le canon de son arme pointé vers le sol, les bras le long du corps, il reporta son attention sur la jeune femme dénommée Jehny. Le sourire de cette dernière et sa réflexion sur l'orthographe de son prénom arracha un éclat de rire à Chris qui se surprit à réagir de façon aussi... "normale". Tout cela lui semblait si déplacé dans cet univers désert, de vie et de bruit. Un joli minois souriant et un prénom à bien écrire, comment pouvait-elle être aussi détachée? Un sourire aux lèvres, il l'écouta silencieusement, scrutant les alentours.

-Je veux bien vous croire, ce doit être particulièrement difficile à vivre. Je ne peux pas vous promettre que tout ira bien à partir de maintenant, malheureusement mais je vous assure que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous sortir de là. Je sais que tout doit vous sembler étrange irréel mais j'ai besoin de compter sur vous pour garder les pieds sur terre. Rester ici ne servira pas à grand chose, il n'y a aucun accès à la moindre ressource et vous êtes terriblement à découvert. Si vous voulez me suivre, je peux vous emmener dans le centre du BSAA où vous serez bien plus en sécurité. S'il y a un endroit sûr dans cette ville, c'est probablement là.

Se laissant totalement guider par son instinct, Chris posa sa main sur l'épaule de la jeune fille, la serrant doucement dans le but de la rassurer. Un sourire qui se voulait compatissant et une accolade amicale, il ne pouvait pas lui fournir beaucoup plus pour le moment.

-Vous avez déjà fait un travail énorme en vous en sortant seule, ce n'est pas donné à tout le monde. Quel âge avez-vous? 18 ans? Des adultes bien plus vieux que vous n'auraient pas mieux fait, vous pouvez être fière de vous, vous ne devez votre survie à personne. Maintenant venez, foutons le camp d'ici. Cet endroit n'est pas très rassurant. Je suis garé à l'entrée du parc, on en a pour seulement pour quelques minutes.

Il indiqua la direction d'un mouvement de la tête avant de se mettre en marche. Il avançait lentement, observant chaque buisson attentivement à la recherche du moindre danger. La zone semblait complètement vide... Tous les zombies devaient se masser dans les zones plus habitées à la recherche de viande fraiche. Un comportement animal mais efficace, à n'en pas douter. Le retour vers son véhicule se déroula sans le moindre incident notable, le silence ambiant n'étant brisé que par le bruit de leurs pas et des sons étranges mais lointains. A quelques pas de la voiture, l'agent Redfield remarqua que quelque chose clochait... Il fit le tour du Humvee pour découvrir le capot totalement enfoncé, visiblement écrasé par quelque chose d'incroyablement lourd. Glissant ses doigts sur les traces de peinture manquante, il s'étonna surtout de ne pas avoir entendu le moindre bruit signalant la présence du saboteur. Les dents serrées, il jura à voix basse. Il ouvrit la portière côté passager et récupéra la carte dans la boite à gants ainsi qu'une lampe torche et une paire de gants qu'il enfila sans attendre.

-Je suis conscient que le moment est mal choisi pour vous faire le coup de la panne mais j'ai bien peur qu'on soit de corvée de marche forcée. Vous connaissez la zone? Moi pas, en tout cas, du moins pas réellement...
(Il déploya la carte sur le capot de la voiture et s'y attarda en cherchant une zone précise.) Je suppose que nous sommes à peu près ici et le QG est... ici! Ce n'est pas trop loin, une demi-heure de marche au maximum, je pense. Vous vous sentez d'humeur?

Il ne voulait pas paniquer Jehny et faisait donc de son mieux pour ne pas sembler anxieux ou même dérangé par cet incident. Bien sûr, réagir à une situation de crise faisait partie de ses attributs mais pour le coup, il ne s'y attendait pas du tout. Il aurait toujours pu essayer de trouver un autre véhicule mais cela prendrait un certain temps et il n'avait pas la moindre envie de déclencher une alarme en essayant de trafiquer un démarreur. Sans compter qu'il n'était pas très doué à ce genre de jeux électriques...
Lun 10 Déc - 21:24
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Il semblerait que ma petite tirade à propos de l’orthographe de mon prénom (je précise que ce n’était pas du tout une obsession, j’ai bien le droit de vouloir qu’on m’appelle correctement ! Zombies ou pas) ait fait rire mon nouveau compagnon de fortune. En d’autres occasions, j’aurais pu prendre la mouche, mais puisque son rire était bien plus amusé que moqueur, je préférais simplement voir ça comme ayant réussi à détendre un mec en plein apocalypse made by George Romero. Ça passait bien mieux.

-Je veux bien vous croire, ce doit être particulièrement difficile à vivre. Je ne peux pas vous promettre que tout ira bien à partir de maintenant, malheureusement mais je vous assure que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous sortir de là. Je sais que tout doit vous sembler étrange irréel mais j'ai besoin de compter sur vous pour garder les pieds sur terre. Rester ici ne servira pas à grand-chose, il n'y a aucun accès à la moindre ressource et vous êtes terriblement à découvert. Si vous voulez me suivre, je peux vous emmener dans le centre du BSAA où vous serez bien plus en sécurité. S'il y a un endroit sûr dans cette ville, c'est probablement là.

Je souris, satisfaite, tout en arquant un sourcil. D’un côté, ce type semblait vraiment être un pro, ou du moins il avait de savoir dans quelle direction il allait, et il n’essayait pas de me rassurer en mentant avec les habituels « Tout va bien se passer », « Tu es en sécurité », « Je te promets qu’on va s’en sortir » etc. (parce qu’il faut vraiment être naïf et vraiment trop confiant pour le croire dans ce genre de situation), mais la phrase sur le fait de garder les pieds sur terre me rendait sceptique. Quoi, je donnais l’impression d’être à la frontière d’une crise de nerfs ? Pourtant, je trouvais que je m’en sortais pas mal jusqu’à maintenant.

Je veux dire, je n’étais ni sur le point de me mettre à hurler une hystérique en courant dans tous les sens ou me rouler en boule dans un coin pour rester là sans bouger avec les yeux exorbités. C’est déjà pas mal, non ?

M’arrachant à mes pensées sur mon comportement, Chris fit quelque chose dont je ne m’attendais pas du tout. Il me serra gentiment l’épaule. Choquée, je tournai légèrement la tête afin de pouvoir fixer sa main. Outre le fait que ce geste soit totalement inattendu, il me mit aussi instinctivement mal-à-l’aise, sentiment que je cachais rapidement derrière une expression plus absente.

Mes parents ne m’avaient jamais vraiment montré de geste d’affection ou d’encouragement. L’essentiel des sentiments d’attachement et d’estime que je recevais venaient de mes frères, dont notre derrière rencontre remontait à presque six ans. Depuis le début, j’essayais de ne pas trop songer à eux puisque c’était inutile de se casser la tête pour rien, surtout si ça nous minait encore plus le moral, mais à cet instant précis, je pensai systématiquement à Sam. C’est à lui que revenait la charge de me rassurer quand on était plus jeune et, en ce moment, ça m’attristait qu’il ne soit pas là pour me réconforter. Bien sûr, s’il se trouvait en sécurité, je ne souhaitais aucunement qu’il se retrouve en danger juste pour une question de soutien moral. Le savoir possiblement peinard à des centaines de kilomètre d’ici m’encourageait bien plus que le savoir à mes côtés, risquant sa vie à tout instant. Même chose pour Valt, encore plus pour lui en fait. Lui, il serait bien en train de paniquer. J’espérais juste que ces deux-là soient en sécurité. Pensaient-ils à moi ?

Ça allait devenir une coutume, Chris me ramena de nouveau sur terre.

-Vous avez déjà fait un travail énorme en vous en sortant seule, ce n'est pas donné à tout le monde. Quel âge avez-vous? 18 ans? Des adultes bien plus vieux que vous n'auraient pas mieux fait, vous pouvez être fière de vous, vous ne devez votre survie à personne. Maintenant venez, foutons le camp d'ici. Cet endroit n'est pas très rassurant. Je suis garé à l'entrée du parc, on en a pour seulement pour quelques minutes.

Je baissai les yeux, encore embarrassée. Il semblerait bien que je doive survivre à une invasion de zombies pour espérer recevoir des compliments, vraiment super… Rah !

Quelqu’un aurait la gentillesse de m’expliquer pourquoi, alors que j’ai passé ma vie à me moquer éperdument de ce que les autres pensaient de moi, me faire féliciter aujourd’hui me gênait à ce point ? Ce devait être le manque d’habitude… sans doute… probablement… peut-être… si je m’en sortais, il allait falloir que je pense à aller consulter un psy, franchement.

-Je… euh, merci beaucoup, bredouillai-je timidement, Je viens d’avoir 17 ans il y a quelques mois en fait, mais j’ai toujours été débrouillarde, ça a dû aider.

Je m’assenai une claque mentale. C’est pas le temps de faire la jeune fille timide et innocente, Jehny, tu n’es pas comme ça ! Pas que je sache en tout cas. Sur ce, je repris ma ténacité habituellement.

-Partir d’ici, ce doit être la meilleure idée que j’ai entendue depuis un sacré long moment, ça. Tant que c’est pour un endroit plus sûr, je suis partante, murmurai-je en suivant Chris qui s’éloignait déjà.

Sur le chemin, voyant que mon nouvel associé semblait se débrouiller très bien tout seul pour assurer notre sécurité momentanée, je laissai une partie de mon esprit divaguer tout en gardant tout de même une concentration suffisante pour réagir rapidement en cas de besoin. Ce que ça pouvait être moins accablant avoir quelqu’un pour surveiller ses arrières dans ce genre de cas. Se déplacer était bien moins angoissant, plus commode aussi.

Heureusement, nous ne rencontrâmes aucun problème. En chemin, j’essayai de trouver la signification des lettres B.S.A.A, sans grands résultats. À part quelques conneries que je ne préfère pas partager, rien d’intelligent ne me vient. Néanmoins, je n’osai pas vraiment le demander à Chris. Faire du bruit pourrait suffire à nous mettre dans le pétrin même si vu l’absence de danger dans les environs minimisait les chances qu’on se fasse repérer en parlant simplement à voix basse. Quand une erreur pouvait vous être fatale, valait mieux pas jouer avec le feu.

Nous arrivâmes plutôt rapidement (malgré notre rythme de marche pas nécessairement très rapide, la prudence étant de mise), mais comme il se passe toujours quelque chose qui vous donnait envie d’étrangler quelqu’un dans ce genre de moment, il fallut bien que la situation se détériore.

Dans les faits, la voiture de Chris était dorénavant inutilisable, passablement défoncé au niveau du capot. Je me mordis la lèvre inférieure pour retenir un gémissement. Il n’y avait rien plus douloureux qu’un espoir se faisant brusquement voler en éclats, la principale raison pour laquelle j’avais l’habitude de me préparer au pire. Habitude qui, va savoir pourquoi, la joie d’une sécurité nouvelle et d’un espoir plus concret m’avaient fait oublier. Merde.

Bon, calmons-nous. Nous étions deux, en forme, toujours armés et avec une destination. C’était déjà une nette amélioration comparé à tout à l’heure où j’étais seule et démunie. Ça pourrait être bien pire, pas de quoi paniquer. Paniquer ne servait à rien de toute façon, c’est cette pensée que me forçait à me calmer la plupart du temps. Paniquer, ça signifiait se mettre en position où on ne se trouvait plus en mesure de réfléchir ou d’agir correctement, nous mettant encore plus en danger. Un peu de stress pouvait être le bienvenu dans la mesure où il nous permettait de se donner à fond, mais trop, c’était juste se faire sentir mal.

Je suivis Chris des yeux en jouant nerveusement avec mes mains jointes, le pistolet retourné dans son holster. Il me surprit un peu en agissant professionnellement, il n’y avait aucune trace de panique ou de rage dans ses mouvements. Comme moi, il devait savoir que hurler des injures au ciel ne servirait pas à grand-chose… outre rameuter tous les monstres du coin, ce qui n’était pas tellement une bonne idée.

-Je suis conscient que le moment est mal choisi pour vous faire le coup de la panne mais j'ai bien peur qu'on soit de corvée de marche forcée. Vous connaissez la zone? Moi pas, en tout cas, du moins pas réellement… Je suppose que nous sommes à peu près ici et le QG est... ici! Ce n'est pas trop loin, une demi-heure de marche au maximum, je pense. Vous vous sentez d'humeur ?

-C’est bon, ça m’étonnerait pas mal que ce soit votre faute, murmurai-je en examinant la carte à ses côtés, Et puis la situation pourrait être pire, je préfère voir le bon côté des choses sinon c’est sûr que je vire complètement folle.

Mes yeux suivirent rapidement les tracés de différentes routes que l’on pouvait prendre pour rejoindre le QG qui allait peut-être devenir mon futur abri.

-Je ne peux pas dire que je connais la région comme ma poche vu que j’habite pas mal plus loin, mais avec votre carte, je n’ai pas trop de difficulté à me rappeler les rues.

Je réfléchis quelques secondes.

-Si vous voulez mon avis, ce chemin-là devrait être le plus court et le plus sécuritaire, dis-je en traçant un chemin avec mon doigt, Ça pourrait prendre même un peu moins d’une demi-heure si on avance vite et qu’on ne tombe sur pas trop d’emmerdements. Pour ce qui est de mon humeur… j’ai déjà été plus heureuse dans ma vie de faire quelque chose, mais un peu d’exercice ne devrait pas me tuer ou me faire fondre en larmes au milieu du chemin. Je gère.

Ma réponse dût être satisfaisante, car nous nous mîmes en route. Je repris rapidement mon pistolet, essayant presque inconsciemment d’imiter l’attitude de Chris. Cette fois-ci, j’étais plus concentrée, sachant que notre marche serait un peu plus longue et un peu plus risquée puisqu’aucun d’entre nous n’était passé par ici dans les dernières minutes, ce qui en faisait une zone inconnue et pouvait se révéler… pleine de surprises pas très sympathiques.

Après quelques minutes de calme et de silence à marcher un peu derrière, je réduis ma distance qui nous séparait.

-Dites euh, commençai-je à voix basse, Je sais que ce n’est peut-être pas trop le bon moment et je sais aussi que vous n’êtes pas omniscient, mais vous avez déjà l’air d’être un peu plus informé que moi alors… j’aimerais juste en savoir un peu plus sur ce qui se passe… aussi, j’ai deux frères qui habitent ailleurs dans le pays, donc j’aimerais savoir jusqu’où va ce bordel, histoire d’avoir une petite idée de leurs états, et j’aimerais que, si vous le savez, vous soyez sincère. Je préfère avoir une mauvaise nouvelle maintenant que de garder de faux espoirs… ah oui, et ça va dire quoi « B.S.A.A » ? Je me le demande depuis tout à l’heure alors…
Ven 14 Déc - 21:00
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